Les enfants de la mer

Depuis des siècles, la vie à bord d’un bateau de pêche est régie par des règles strictes. Entre superstitions, folklore et religion, naviguer parmi ces traditions ancestrales étaploises est une véritable aventure !

Risquant leur vie pour tenter de la gagner, les marins-pêcheurs ont toujours oscillé entre passion et spiritualité. C’est sans doute pourquoi la religion tient une place si importante dans leur vie. Environ 90% des marins étaplois portent des symboles religieux. Aujourd’hui encore, aucun bateau de la flottille ne sortirait en mer sans avoir été béni par un prêtre au préalable. Il s’agit, en quelque sorte, de l’acte inaugural de sa vie professionnelle. Tour à tour, le navire puis les chaluts et les filets sont bénis.

Du bois traditionnel aux matériaux modernes

Les navires possèdent quasiment tous une statue de la Vierge Marie. Et même une chapelle de bord, généralement fabriquée par les charpentiers de marine. Le Mercator, quatrième des chalutiers polyvalents de 20m commandés par la Société Centrale des Pêcheurs d’Opale (SCOPALE), et inauguré en janvier 2019, possède une chapelle de bord très moderne, tout en verre. Un symbole religieux traditionnel donc, mais davantage adapté à l’image de la vie actuelle. Cet oratoire fait partie des symboles que l’on se transmet, tout comme le nom des bateaux à consonance religieuse.

La Messe du 15 août pour la bénédiction à la mer est l’un des temps forts pour les marins-pêcheurs. Auparavant, la procession exaltait de nombreux participants. Les marins faisaient leur prière face au calvaire lorsqu’ils quittaient le port. L’Association Souvenir et Sauvegarde des marins-pêcheurs étaplois (ASSMPE) gère la restauration de ces lieux grâce à des donations de marins. Aujourd’hui, les pêcheurs sont certes moins pratiquants qu’il y a 50 ans, mais la ferveur catholique subsiste.

Fêtes et folklore pour célébrer la mer

Attention à ne pas faire l’amalgame entre croyance et folklore ! La fête du Hareng-Roi est organisée à Étaples-sur-mer chaque année au mois de novembre. Autrefois, une bonne saison de pêche au hareng pouvait sauver toute une année de revenus pour les marins. Ce symbole de richesse justifie donc les festivités qui perdurent de nos jours, bien que leur origine n’ait rien de religieuse. Tout comme les fêtes de la Coquille et de la Moule d’ailleurs.

Chaque année, on vient à la fête du Hareng-Roi est pour son ambiance chaleureuse. Les visiteurs de tous horizons s’y rendent pour déguster le poisson accompagné d’une pomme de terre et d’un ballon de vin, à la bonne franquette. En toute simplicité donc, au rythme des chants marins, presque 10000 personnes sont attirées chaque année dans les filets étaplois.